samedi 14 mai 2016

Les Crévelier de Charroux (2)

Je ne pouvais pas quitter les Crévelier sans vous parler d'une famille particulièrement remarquable — dans le sens qu'elle peut être remarquée. Je vous ai parlé hier de mon ancêtre Jean Crévelier, qui quitte Charroux pour se marier à la Chapelle-Bâton. Parmi ses enfants, naquit, le 26 septembre 1726, André Crévelier, prénommé comme son grand-père. Il est tisserand et se marie le 16 juillet 1763, à Saint-Barthélémy de Confolens, à Anne Vergnaud, fille de François, serger, et de Louise Thorin :

AD16, Confolens, Saint-Barthélémy, BMS - 1739-1766, v. 234/268

Ils eurent au moins trois enfants, dont l'aîné est baptisé dans cette même paroisse, le 25 avril 1764, par le chirurgien accoucheur Maillard, du fait du danger de mort. Cet enfant, baptisé Jean, appelé Jacques par la suite, est nommé par le corps municipal de Confolens, le 1er juillet 1786, professeur d'humanités et instituteur public. Il se marie, le 12 septembre 1787, à Françoise Raymond, puis, en secondes noces, le 23 avril 1789, à Manot, à Catherine Loudin.
Dès le début de la révolution, il exerce les fonctions d'administrateur du district de Confolens, et plus tard, du département de la Charente. Le 8 septembre 1791, il est élu troisième député suppléant à la Convention Nationale, où il ne tarde pas à être appelé comme titulaire suite à la démission de plusieurs représentants charentais. Il siège à la Montagne, et, lors du jugement de Louis XVI, se prononce pour la mort immédiate. Après la révolution, il est élu au Conseil des Cinq-Cents. Au coup d'état de Brumaire, il se rallie à Bonaparte et siège au corps législatif jusqu'en 1803. Il accepte le poste de sous-préfet de la Charente lors des Cent-Jours, puis est contraint à l'exil après la loi de 1816 contre les régicides, et meurt à Aarau, en Suisse, le 9 février 1818 (Études locales : bulletin de la Société charentaise des études locales, 20e année, n°195, novembre 1939, p. 193).
Son fils Jean-Diogène, né le 31 mars 1791 à Confolens, épouse, le 24 septembre 1812, à Ambernac, Marie Marchadier, fille de Jacques et de Marie Loudin.
De cette union naît Jean-Jacques, en 1827, au village de Pignoux, à Hiesse. D'après sa biographie rédigée de son fils, Jean-Jacques Crévelier commence par de bonnes études classiques au lycée de Poitiers, puis fait son droit à Paris. Il participe, le fusil à la main, à la révolution de 1848 et est légèrement blessé en juin. Lors du coup d'état de 1851, il se trouve dans le groupe d'amis qui entourait Hippolyte Carnot. Pour ne pas prêter serment à l'Empire, il renonce à la magistrature et vient s'installer à Angoulême, comme avocat. Vers 1858, il achète la charge de greffe du tribunal de Confolens et se marie le 20 février 1860, à Aussac-Vadalle, à Marie-Herminie Athénaïs Nadaud. Il revend sa charge de greffier en 1878, puis est nommé juge d'instruction au siège en 1881. En 1890, il est appelé au siège de Toulouse, puis est nommé juge de paix à Amiens, puis à Bordeaux, où il meurt en 1909.
Il fut surtout reconnu pour sa passion de la botanique, et ses sciences naturelles en générale. Il avait, en particulier, une passion pour une bande de terrains siliceux, recouverts de brande, qui court du Sud vers le Nord entre Roumazières et Pressac, et en avait tiré une monographie, intitulée "Les dernières brandes confolentaises". Il fut le beau-frère de Jean Marrot, maire d'Angoulême et député de la Charente en 1881.
Son fils Auguste Jean Jacques, auteur de sa biographie, naît le 30 juin 1868 à Confolens. Il est inspecteur d'académie à Limoges, lorsqu'il est nommé chevalier de la Légion d'Honneur, par brevet du 3 avril 1925. Il fut l'auteur de plusieurs romans, publié chez Hachette dont : "Le mouchoir du capitaine Villeneuve" (1925), "Le secret de l'oncle Baptiste" (1927) et "Les trois fiancées de Nicolas" (1927).
La description de cette famille est bien succincte, mais vous pourrez retrouver l'ensemble de mes recherches sur les Crévelier dans l'article qui les concerne, dans les Noms du Poitou.
Je conclus par cette curiosité se rapportant à Cécile Jeanne Marie, né en 1863 à Rouillac, sœur de l'auteur Auguste Jean-Jacques cité ci-avant. Celle-ci meurt le 29 avril 1884, et son mari, Jean-Amédée Gontier, qui fut sous-préfet à Confolens, fait, pour la sépulture de sa femme, un monument des plus impressionnants, dont l'aspect en forme de dolmen supporte un sarcophage en pierre de Volvic, décoré de motifs végétaux et de quatre animaux fantastiques : il avait fait venir les pierres du village de Périssac, commune d'Esse (Inventaire du Patrimoine du Poitou-Charentes).

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