mercredi 12 septembre 2012

Fourrier de feue Madame la Dauphine

Lors de recherches sur la famille Guitteau, de Poitiers (86), je suis tombé sur cet acte concernant l'un d'eux. Il fut — et cette expression apparaissait déjà à son second mariage en 1724 — fourrier de feue Madame la Dauphine.
Son père, François Guitteau (un grand merci au ge86 pour cette info, le mariage n'étant pas filiatif), fut maître pâtissier dans la paroisse de Saint-Didier.

AD en ligne, Poitiers-Saint-Didier, BMS - 1741-1748, v.38/111
Qui était donc cette Dauphine ? Peut-être la dernière à être décédée avant 1724, c'est-à-dire Marie-Adélaïde de Savoie, épouse de Louis de France, petit-fils de feu Louis XIV et défunt père de Louis XV.
D'après Wikipédia, un fourrier était le sous-officier chargé de l'intendance. Ce terme vient de fourrage, à l'origine, donc, il s'agissait d'un sous-officier de cavalerie chargé spécialement des écuries.

lundi 10 septembre 2012

Jacques Petit, sieur de la Bougonnière (2)

Lors de mon précédent bulletin, je n'avais pas pensé à mes deux ascendances qui apparaissaient également dans le Beauchet-Filleau. L'une, celle des Brothier, sieur de Chambe, s'établit à Voulême (86) : mes ancêtres les plus anciens que je retrouve dans les registres paroissiaux apparaissent dans le tome 2 (page 21 et plus) : Charlotte Brothier, épouse de René Marteau le 2 novembre 1661. Cette filiation n'est pas issue de mes recherches, je n'ai fait que prendre un train en marche.
La seconde entrée dans le Beauchet-Filleau est une découverte récente qui méritera peut-être un article. On trouve, dans le même tome du BF, page 370, une Marie Chein, épouse de  Pierre Guilloteau, qui habitait Payré (86). La date du mariage est fausse, celui-ci ayant lieu en 1655.
Reprenons donc le fil de mon enquête sur le sieur Tribot, le notaire, et ses aïeuls. Merci pour vos encouragements, bonne lecture...

Avant d'entrer dans les détails, essayons de décrypter ce mariage Tribot-Petit. Côté Tribot, on a les deux parents, François Tribot et Marie Blanchard. On a un oncle paternel, Pierre, et un cousin germain, Antoine Tribot. Il n'est pas sûr que ce dernier soit le fils de Pierre, mais c'est une possibilité. Celui que je pense faire correspondre est Antoine Tribot, que j'ai trouvé à Savigné. Il épouse Magdeleine Allain le 7 octobre 1704 (AD en ligne, Savigné, BMS - 1700-1708, v.60/112). Mariage non filiatif, absence de signature, mis à part la présence d'un Jean Tribot, témoin du mariage, le cheminement de cette filiation m'a mené nulle part. Idem pour le Pierre, qui peut être n'importe qui.
J'ajoute que les registres paroissiaux (outre les baptêmes de 1640 à 1644) ne commencent qu'en 1700. Dur, dur, alors, de trouver quelque filiation par ces registres.
J'identifie Pierre Delafond, simple cousin de l'époux (donc peut-être au 3ème, 4ème degré, voir cousin par alliance, etc...) comme étant celui qui fut l'époux de Jeanne Brun puis de Suzanne Boesme, le 26 août 1705 à Savigné (AD en ligne, Savigné, BMS - 1700-1708, v.76/112). Sa signature est significative. Mais là aussi, à part la présence d'un Antoine Tribot, témoin, la piste mène à un cul-de-sac.

Grâce au dictionnaire topographique de la France, tome 27 (dictionnaire topographique du département de la Vienne), rédigé par monsieur Redet (1881), je localisai facilement l'origine du domaine de Laspière. Situé sur l'actuelle commune de Saint-Romain, ce village changea de nom et passa de La Cepère (1494) à La Spière (Cassini), puis Laspière (1841). Actuellement, ce village porte le nom de la Sepière.


Extrait de la carte de Cassini
Laissons les Tribot de côté, alors.

Voyons voir du côté de la mariée. Outre les parents, nous avons Benjamin Dunoyer, sieur de la Pigerie, son oncle, et Pierre Robert, sieur de la Nougeraye, son cousin germain.

Les Dunoyer

Grâce au ge86, je trouvai ce Benjamin Dunoyer sur les registres de Saint-Gaudent (86). En effet, ce joyeux bourgeois, qui paraissait être assez important, se marie en 1693 avec Marthe Bertrand. Son domaine (La Pigerie) est signalé, et Jacques Petit est même donné comme beau-frère. Tout colle, j'ai bien le bon :


AD en ligne, Saint-Gaudent, BMS - 1692-1710, v.10/101
AD en ligne, Saint-Gaudent, BMS - 1692-1710, v.10/101
A propos de la Pigerie, deux villages ont porté ce nom sur la commune de Savigné : La Pigerie et Les Pigeries. Seul ce dernier hameau existe encore actuellement.


Extrait de la carte de Cassini
Isaac Pierre Dunoyer, sieur des Broues, frère de Benjamin et de ma sosa Catherine, est retrouvé grâce à 3 baptêmes à Saint-Gaudent (il est l'époux de Catherine Vaugelade, qui signe également sur ce mariage). Je n'ai cependant pas trouvé d'autre postérité pour ces deux hommes.


Beauchet-Filleau,
tombe 3, page 217 
A ce moment-là, je contactai Jean-Claude, qui, par ses connaissances sur les familles notables de la région, aurait peut-être des éléments me permettant d'avancer. Il en avait, et ce fut particulièrement probant. Je reçus des extraits de deux ouvrages : le Beauchet-Filleau (tome 3, à partir de la page 217), et la Commune de Surin, par Surreaux.

Le Beauchet-Filleau donnait une indication très explicite :


Beauchet-Filleau, tombe 3, page 218
Sauf que quelque chose ne collait pas, car un peu plus loin dans l'ouvrage, on trouve la note suivante :


Beauchet-Filleau, tombe 3, page 218
Il n'est pas possible que les Beauchet-Filleau et de Chergé, ou leurs collaborateurs, n'aient pas vu cette indication dans le mariage de Benjamin Dunoyer : frère d'Isaac Pierre ! Et de toute façon, Marthe Bertrand (prénommée Marie dans le BF) n'est pas la fille de Samuel Bertrand, sieur de la Pommeraye, mais sa soeur. Le Beauchet-Filleau peut être un Saint-Graal comme une lame à double tranchant. Je reçus une bonne leçon ce jour-là : toujours vérifier ses sources, analyser, interpréter ! Ma manière d'étudier les filiations changea du jour au lendemain.
Cette erreur, toutefois, est relevée partiellement dans le livre de Surreaux. Celui-ci, étudiant l'histoire de son petit village de Surin (86), retrace une partie de la famille Dunoyer qui s'y établit au début du XVIIIème siècle. Il reprend les notes de Monsieur Bobe, auteur de l'Histoire de Civray, et surtout cette famille Dunoyer qui semble incohérente dans le BF.
C'est grâce à l'inventaire après décès d'Antoine Dunoyer, époux de Marie Crozé (indiqué comme fils de Pierre Dunoyer et de N. Vaugelade dans le BF), du 2 août 1666, que Monsieur Bobe a réussi à reconstituer la filiation qui m'intéresse : Antoine Dunoyer (époux de Marie Crozé) est le fils de Pierre Dunoyer et de Françoise de la Dugue (noms isolés dans le BF). Ce dernier est le fils d'un sieur du Bois-Bertrand et a comme frère Benjamin l'assesseur, placé en mauvaise filiation dans le BF.
Ce qui donne :

DUNOYER N., sieur de Bois Bertrand, paroisse de Saint-Pierre-d'Exideuil, qui eut comme enfants :

  1. Pierre Dunoyer, qui suit,
  2. Benjamin Dunoyer, sieur de la Chastre, avocat au Parlement, puis conseiller du roi, assesseur en la maréchaussée de Civray, juge à Saint-Maixent, fait plusieurs acquisitions en 1645 et 1650. Il épousa, vers 1620, Jeanne Duboys. Il paraît agir souvent de concert avec son frère Pierre, sieur de la Grange. C'est ainsi que celui-ci, demeurant au Brouhes à Saint-Gaudent, afferme le 15 juin 1639, au nom de Benjamin Dunoyer, absent, une maison, jardin et ousche appartenant à ce dernier, appelée la Touche, touchant le chemin allant du dit lieu de la Tousche au cimetière à senestre (aujourd'hui l'hôtel du Cygne à Civray).
DUNOYER Pierre, sieur de la Grange, avocat à Civray, décédé avant le 23 avril 1660, date du testament de Françoise de la Dugue, sa veuve, en faveur de Catherine Dunoyer, sa fille, épouse de Paul Chein, sieur de Périssac. De cette union, naquirent au moins deux enfants :
  1. Catherine Dunoyer, épouse de Paul Chein, sieur de Périssac, à Limalonges (79). J'ai poursuivi les recherche de Bobe, en trouvant le mariage de leur fille Catherine Chein, née vers 1664, avec David Le Mareschal, sieur de Belle-Plaine, né vers 1659, le 23 octobre 1684 à Chef-Boutonne (mariage protestant). Ces derniers auront au moins deux fils : Gédéon Le Mareschal, né en 1685, et Jean Le Mareschal, écuyer, sieur de Chambelle et de Belle-Plaine, époux de Claude Thérèse de Massougne (~1688-1753). La filiation se continue avec deux fils du dernier couple : Jean et Charles Le Mareschal.
  2. Antoine Dunoyer, sieur des Brouhes de Saint-Gaudent, protestant militant, marié à Marie Crozé, également de famille protestante (donné même comme fille du ministre de la Roche Crozé), avec laquelle il habite aux Pigeries, paroisse de Savigné.
Antoine Dunoyer fait une vente le 25 février 1665 et est mort bien sûr avant son inventaire après décès. De son mariage avec Marie Crozé, Antoine Dunoyer a eu une fille, Catherine, d'après un acte de 1691. Elle est remariée à ce moment-là à Jean Petit. Catherine, son époux Jacques Petit, sieur de la Bougonnière, vivent ensemble aux Pigeries de Savigné, avec Marie Crozé en 1701, lorsque la vieille dame est inhumée. Benjamin, son fils, et Jacques Petit, son gendre, sont indiqués :

AD en ligne, Savigné, BMS - 1700-1708, v.45/112
Après la découverte de cet acte, j'ai pensé que feu Jean Petit, second mari de Marie Crozé, est le père de Jacques Petit. Je situe le mariage Petit-Dunoyer vers 1680/1685, il a très bien pu y avoir également un deuxième mariage (celui de parents survivants des deux époux). Mais cela n'engage que moi.


Les Robert

Croyez-moi ou non, mais lorsque je rentrai Pierre Robert dans mon fichier Heredis, une autre occurrence de ce nom m'est apparu : Pierre Robert, né le 23 avril 1680 à Champniers (86), fils d'Alexandre Robert et de Françoise Petit. Comprenez mon étonnement ! Ça collait parfaitement, en considérant que Jacques Petit et Françoise Petit étaient frère et soeur. Quel retournement de situation, quel suspense !


AD en ligne, Champniers, BMS - 1688-1690, v.102/110
Dans mon arbre généalogique, coincés quelque part, j'avais Perrette Robert, sosa n°7399, épouse de Louis Girardière, et Gaspard Robert, son frère, sosa n°7192, époux de Perrette Bot. Cette fratrie est issu du couple Jean Robert (~1600/1672) et Antoinette Garnier (~1602/1677), et, je ne sais pour quelle raison, la recherche de leur descendance me passionne depuis de nombreuses années. De temps en temps, je prends un petit moment pour suivre l'évolution d'un couple, pour trouver leurs enfants, etc... Cette recherche, si elle vous intéresse, est accessible sur Geneanet par ici.

Alexandre Robert est un frère de Perrette et Gaspard, et donc un fils de Jean et d'Antoinette Garnier. Cependant, je ne pus remonter plus loin. Et Françoise Petit demeura orpheline.

(A suivre)



dimanche 9 septembre 2012

Lettre d’un Curé des environs de Civrai (10)


AdP 01/01-26/03/1789, v.24
Du 19 mars 1789

Lettre d’un Curé des environs de Civrai, à l’Auteur des Affiches

Par votre Affiche du 19 février, n°8 [1], il paroît que l’Administration désire depuis longtemps trouver des moyens de marquer les moutons, de manière qu’on puisse les reconnoître facilement, sans endommager les toisons, &c.
Je dois vous observer que tous mes laboureurs, qui ne laissent rien perdre, pratiquent un moyen digne d’être inséré dans vos Feuilles.
Quand ils déboîtent leurs chariots ou charrettes, ils ont un très grand soin d’amasser l’oing qui se trouve sur les essieux ; c’est une couleur noirâtre formée par le bois et le fer : le frottement & roulement continuels liment les courbes & boîtes, de façon que cet oing, bien délayé & frotté, prend une couleur que l’air & l’eau effacent très difficilement.
J’ai lu cet avis à notre Chambre littéraire de Civrai : tous les Membres ont regardé mes observations & ces moyens éprouvés, comme une découverte essentielle pour les Propriétaires.
Je n’ai pas besoin d’expliquer combien l’Economie rurale y trouve son compte, surtout quand l’on saura que ces empreintes graisseuses appliquées sur la tête & les jambes des moutons, adhèrent assez pour durer deux ans au moins.
Un de mes laboureurs m’a montré tout-à-l’heure la vérité de ce trait. Il existe dans les toîts des moutons marqués depuis deux ans ; cette couleur économique & à la portée de tout le monde, n’a souffert aucune altération ni de la part de l’air ni de l’eau.
Je travaillerai à de nouvelles épreuves, & il pourroit se faire que quelque nouveau mélange avec cet oing peint par le bois et le fer, pût former une couleur encore plus sûr & plus utile à ceux qui font un emploi des laines.
J’ai l’honneur d’être, &c.

[1] Article mentionné par le Curé :

AdP 01/01-26/03/1789, v.16
Du 19 février 1789

Avis pour marquer les Moutons

L’Administration désire depuis longtemps, trouver des moyens de marquer les moutons, de manière qu’on puisse les reconnoître facilement, sans endommager leurs toisons. Dans le nombre des empreintes dont on fait usage, les une s’effacent par l’action de l’air & celle de l’eau ; les autres ne peuvent être détruites par les opérations qu’on fait subir aux laines pour leur dégraissage. Ce sont les deux inconvéniens qu’il faut principalement éviter. Il faut encore exclure tous les moyens qui tendent à mutiler les moutons, ou qui pourroient nuire à leur santé, & il paroît que les empreintes qu’on applique sur la partie de la tête, qui est dénuée de laine, n’y adhèrent point assez.
Les ingrédients dont va donner la description, ont paru jusqu’à présent les plus propres à remplir l’objet qu’on se propose. Cependant on ne les annonce pas comme suffisamment éprouvés ; mais l’on croit qu’il feroit important d’en faire faire des essais dans les différents parties du royaume exposées à des climats différens.
On propose donc à Messieurs les intendans d’en faire faire des épreuves dans leurs généralités, ainsi que des autres moyens qu’on pourroit leur proposer, même de ceux connus & usités, afin que la réunion des observations qui doivent résulter de ces épreuves, on puisse faire une instruction utile aux propriétaires des troupeaux & aux manufacturiers qui font un emploi des laines.

Première composition
C’est un simple mélange de suif fondu, & d’une quantité suffisante de charbon réduit en poudre fine, pour lui donner une couleur noire.

Seconde composition
On peut donner plus de souplesse au mélange précédent, en y ajoutant un huitième de son poids de goudron ; mais celui qu’on retire du charbon de terre, n’a pas paru convenir, parce qu’il est trop dessicatif.

samedi 8 septembre 2012

Jacques Petit, sieur de la Bougonnière (1)

Voilà le début d'une petite histoire qui me trotte dans la tête depuis un certain temps. Je pose par écrit ces quelques mots. Mis bout à bout, les indices me permettront peut-être d'avancer. Et qui sait ? Un lecteur aura peut-être la pièce qui me manque.  Bonne lecture.



Il était une fois un couple - Jean Tribot le notaire et Marie-Anne Gayet, mariés à Payroux (86) en 1734 - qui me posa un certain souci... en fait, le mariage n'était pas filiatif concernant Jean Tribot :

AD en ligne, Payroux,
BMS - 1717-1738, v.70/98
Maître Jean Tribot de la paroisse de Savigny et demoiselle Marie Anne Gayette fille de Antoine Gayette et de Marie Pascaut ont reçu la bénédiction nuptiale par moy soussigné avec la dispense de deux bans cy attachée et le certificat de mr le curé de Savigné. Les dites cérémonies de nostre sainte église catholique apostolique et romaine gardées et observées, le vingt-quatre novembre mil sept cent trente quatre, en présence de Maître Jean Tribot, père de l'épousé et de maître Antoine Gayette, père de l'épousée, et de damoiselle Adrienne Bomier et de Monsieur Jean Bertran, témoins qui se sont soussignés avec nous, excepté maître Antoine Gayette, père de l'épousée, qui a déclaré ne savoir signer.

AD en ligne, Payroux,
BMS - 1717-1738, v.70/98
Ce mariage est même accompagné d'une notice en latin, je suis preneur d'une traduction (merci !).
Ce cul-de-sac généalogique m'arrêta donc dans ma lancée, Jean Tribot, fils d'un Jean Tribot, il doit y en avoir des milliers dans le sud de la Vienne et ailleurs, surtout si on doit compter sur les lacunes des registres.
C'était sans compter la fièvre qui vous prend à une heure du mat', avec cette idée qui vous trotte dans la tête : c'est pas possible ! On doit bien y retrouver leurs parents !
Bon, c'est vrai, quelques temps plus tard, je découvre que Jean Tribot, veuf de Marie-Anne Gayet, se remarie avec une certaine Anne-Marie Doussain, à Saint-Martin-L'Ars (86), paroisse voisine de Payroux. Bien, et, de plus, ce second mariage déroge à plusieurs règles des registres paroissiaux, car il est filiatif pour Jean Tribot :

Archives en ligne, Saint-Martin-L'Ars,
BMS - 1737-1752, v.92/102
"Le sept janvier 1751, après les publications requises au bessoin et ainsi qu'il paraît par le certificat de Mr de Lauradons, prieur curé de Payroux en date du deux du présent mois et après la levée de l'opposition formée par Antoine Gayet, a nous signifiée avec sommation de publier les bans en date du dix neuf décembre dernier par Benjamin Bruneau, huissier soussignés, ont été épousés à la face de notre mère la Ste église catholique, apostolique et romaine, M. Jean Tribot de Laspière, notaire royal, veuf de damoiselle Marie-Anne Gayet, de la paroisse de Payroux, fils de M. Jean Tribot de Laspière et de dame Françoise Petit, et damoiselle Marie-Anne Doussain, fille légitime et majeure de feu Simon Doussain et dame Marie-Anne de cette paroisse, et après avoir célébré la Ste messe nous leur avons donné la bénédiction nuptiale selon les cérémonies de notre susdite mère."


J'avais enfin le nom de la mère de Jean Tribot, qui était devenu soit dit en passant "sieur de Laspière" : Françoise Petit. Du coup, ses parents portaient deux des patronymes les plus courants dans le sud de la Vienne : j'étais bien mal barré...


C'est grâce au groupe du ge86, et à ses précieux dépouillements, que je découvrais le mariage de Jean Tribot et de Françoise Petit. Non pas à Saint-Martin-l'Ars (86), non pas à Payroux (86), ni même à Savigné (86), d'où venait Jean Tribot le notaire. Je tiens donc à remercier particulièrement le dépouilleur anonyme de cette petite paroisse nichée au Sud des Deux-Sèvres, bien loin de mes pensées du moment : Ardilleux (79). Tout petit village à proximité de Chef-Boutonne (79), Ardilleux fut le lieu d'un mariage particulier qui allait bien vite me passionner :


AD en ligne, Ardilleux,
BMS - 1680-1710, v.39/66
"Jean Tribot, sieur de Laspière, âgé de vingt et un ans, fils de défunts François Tribot et Marie Blanchard de la paroisse de Savigné, a aujourd(hui dix-neuvième jour de février mil sept cent trois solennellement épousé honnête fille dame Françoise Petit âgée d'environ dix-sept ans, fille de Jacques Petit, sieur de la Bougonnière, et de dame Catherine Dunoyer de cette paroisse ; et je, soussigné, ai béni et célébré leur mariage après en avoir publié les trois bans et avoir aussi obtenu le consentement et certificat de publication de trois autres bans par Monsieur l'archiprêtre et curé de Savigné, le tout bien et dûment contrôlé à Chef-Boutonne le dit jour ; et y ont assisté de la part dudit époux : Pierre Tribot, son curateur aux causes, Antoine Tribot, son cousin germain, et Pierre Delafond, son cousin ; et de la part de ladite épouse Mr Jacques Petit, son père, Benjamin Dunoyer, sieur de la Pigerie, lieutenant de la compagnie milice, bourgeois de Civray, son oncle maternel, Pierre Robert, sieur de la Nougeray, son cousin germain, et autres qui ont déclaré ne savoir signer, outre les soussignés."

Ainsi donc, grâce à cet acte, je parvenais à prendre une génération de plus. La suite promet d'être difficile. Je ne le savais pas encore à l'époque : l'un de mes ascendants venaient de faire son entrée dans le Beauchet-Filleau.



(A suivre)